L’Arganier et l’Amazighia, non ce n’est pas une fable de la Fontaine Au-delà du rôle de la Femme Amazigh ou Amazighia, dans l’écosystème de l’Argan, la question traitée ici est celle du lien indéfectible qui l’unit avec cet arbre unique qu’est l’Arganier.
Pourquoi, comment cet arbre historiquement chéri et sacralisé, demeure-t-il une source de vie pour les berbères ? Comment les femmes ont-elles réussi à se l’approprier et comment en est-il devenu un symbole d’émancipation ?
« Tous les remèdes se trouvent dans l’arganier »
Une vielle chanson berbère chantée par les femmes disait : « Tous les remèdes se trouvent dans l’arganier, Dès qu’on le met dans les cheveux, ils deviennent beaux, L’arganier est plus aromatique que tous les parfums, Que le malade se masse avec, il guérit, Tous les remèdes se trouvent dans l’arganier, Et voilà qu’à présent je l’ai retrouvé, Cela fait des années que je le cherche ».
Espèce-relique, sauvage et endémique du Maroc, elle est adaptée aux climats arides et joue historiquement trois rôles essentiels, rendant son usage écologique, car rien ne se perd chez l’Arganier ! En commençant par l’extraction de son huile – rôle fruitier – rapidement devenue une source de revenus après avoir été éprouvée tant sur ses qualités nutritionnelles(alimentaires) que cosméticeutiques. Hommes et bétails – rôle fourrager s’accordent à y trouver un repas de choix puisque les chèvres raffolent de la pulpe séchée et des résidus d’huile! Un autre rôle majeur, commun aux arbres en général, est simplement forestier : extrêmement dur, le bois de l’Arganier est particulièrement apprécié pour la réalisation de charpente et constitue un isolant écologique. Enfin, il participe crucialement à la lutte contre l’érosion pluviale en fixant le sol des collines qu’il peuple. Il dresse un rempart contre la désertification des zones pré sahariennes de la plaine du Souss.
Cet objectif, in fine, d’indépendentisation de la femme berbère est passé/passe par différentes étapes et constitue un défi, non loin facile, que ce sont fixé les coopératives d’Argan de la région. Une première étape est d’améliorer la transparence des transactions et l’élimination progressive des intermédiaires et grossistes. La 2ème étape (parallèle) fut la création des associations d’Argan, dans un but social, écologique et de développement durable, qui ont permis d’améliorer nettement les conditions de travail des femmes, et d’automatiser l’extraction de l’huile après concassage
manuel.